10 bonnes raisons de suivre le Super 15

Difficile d’en trouver mention sur les sites d’actualités sportives et pourtant le championnat reprend bel et bien dans quelques jours. Pendant que vous vous caillez les miches et vous vautrez la tronche sur des plaques de verglas, eux s’apprête à enfiler les tuniques manches courtes pour le coup d’envoi de la nouvelle saison. Mais de quoi puis-je bien parler ? Du Super 15 pardi ! Le rugby de l’hémisphère Sud  s’apprête à faire sa rentrée le 24 Février. Très peu médiatisé en France, ce championnat est pourtant l’un des plus spectaculaires et avant de vous le présenter un peu plus en détail, nous avons voulu vous donner quelques bonnes raisons de vous y intéresser. Cette année vous suivrez donc le Super 15 parce que…

 

Vous savez ce qu’il en pense Quade Cooper de l’épisode neigeux qui sévit actuellement ?

Comme toute la France (et une bonne partie du globe), vous avez proféré les pires insultes de la terre à l’encontre de Richie McCaw devant votre télé en octobre, l’accusant de la guerre dans le monde, de la famine et de la crise économique grecque au minimum. Mais en fait, au fond de vous, vous l’aimez bien le capitaine all-black. Encore plus après le souvenir qu’il a laissé à Morgan Parra en finale de la Coupe du Monde. Ca tombe bien, il devrait revenir dans l’effectif des Crusaders courant mars, accompagné du trop parfait Daniel Carter.

Défendre ? Voilà un concept totalement étranger au Super 15. Et honnêtement, à quoi bon s’embêter à ça quand on peut coller une quarantaine de points par match ? Le tout étant bien évidemment d’en mettre un peu plus que son adversaire du jour. Pas réputé pour ses défenses imperméables, le championnat l’est par contre pour ses scores fleuves, résultats d’attaques à tout va pour le plus grand plaisir des spectateurs. Et comme ça, vous regretterez un peu moins de vous être levé à 7 heures du matin pour regarder une rencontre, après le traumatisme de la Coupe du Monde.

D’ailleurs en parlant implicitement de la France, attardons nous un peu sur son championnat, ce fameux Top 14 où les défenses sont un peu plus hermétiques mais dont on vante partout la qualité, capable d’attirer de grandes stars (oui laissez-nous rêver à un monde où l’envie d’un nouveau défi serait plus important que le salaire). Depuis quelques temps, on entend arriver un nouveau débat entre Top 14, Top 16 et même Top 12 pour certains. Là-bas, on ne s’embête pas avec un nombre pair d’équipes, on en prend 15, on joue ça en 6 mois et on ne fait pas de chichis ! Non mais !

Et pour être sûr que le championnat soit compétitif, chacun s’équipe comme il faut. La preuve ? Les bons derniers de l’édition passée réussissent tout de même à se payer un beau trio dans les lignes arrière. L’enfant terrible du rugby anglais Danny Cipriani a été rejoint chez les Rebels par O’Connor (l’australien pas le bayonnais) et Kurtley Beale. Quand on sait que le club a terminé lanterne rouge, on vous laisse imaginer le reste des provinces. Il faudra donc suivre l’équipe de Melbourne pour cette saison. Ça sera certainement autre chose que le LOU…

Pour terminer la comparaison avec le championnat français, notre pays ne comptera qu’un représentant cette année en Super 15. Mais si vous savez, le premier fils de Guy Novès, celui qu’il a tant aimé avant de le haïr de tout son cœur. Il s’agit bien sûr de Frederic Michalak, 10 bons kilos de muscles en plus pour l’occasion qui effectuera une dernière saison avec les Sharks avant de rejoindre la Rade. Dans l’autre sens, le Top 14 se remplit chaque année un peu plus de joueurs de l’hémisphère Sud. Alors deux interprétations sont possibles : soit le championnat français est bien plus attirant, soit les joueurs français n’attirent pas vraiment le Super 15…

D’ailleurs en parlant de dernière saison, ça sera probablement aussi celle du champion de boxe poids-lourds de Nouvelle-Zélande. En 4 ans, SBW ou Sonny Bill pour ces dames, connaitra cette année le 3^ème club de sa carrière, les Waikato Chiefs. Aussi stable que le staff bayonnais, il aurait en effet choisi de retourner au rugby à XIII à l’issue de la saison. Potins, potins pour le moment mais l’idée ne semble pas totalement saugrenue quand on sait la popularité de ce sport dans l’hémisphère Sud et donc l’argent généré. Raison de plus pour profiter une dernière année de ses offloads avant qu’il n’aille trainer ses tatouages dans d’autres contrées.

Une autre star planétaire aura également à cœur de briller cette saison. Du moins quand il pourra revenir. Flamboyant lors de la finale, et principal artisan de la victoire des Reds l’an dernier, Quade Cooper était attendu comme le Messi pour la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande. Manque de bol, il foire totalement sa compétition et finit par se flinguer le genou, décevant la moitié de la planète et faisant naitre les plus odieuses moqueries à son égard chez l’autre moitié. A lui de prouver que cette saison passée n’était pas qu’un coup de pot et qu’il peut se surpasser lorsqu’il est scruté de toutes parts.

Et puisqu’on évoque un par un les joueurs phares du Super 15, on peut aussi parler du niveau global du championnat. Même pour ceux qui se disent connaisseurs, il faut bien avouer que l’on a découvert certains joueurs de l’hémisphère Sud lors du trophée Webb Ellis en 2011 et que l’on a bavé devant eux tels des Christian Jeanpierre en se disant : « Purée (chez nous on dit putain), pas mauvais ce petit ! Ça doit être un bonheur de l’avoir dans son équipe. » Et bien des comme ça, il y en a plein les clubs du championnat. Régalez vous des Hougaard, Lambie et autres O’Connor.

Puis finalement, suivre le Super Rugby, ça fait vachement savant. Pour vous imposer comme LE spécialiste rugby parmi votre bande de potes, lancez au détour d’une conversation : « Au fait vous avez vu le match des Reds ce matin ? Simmons a encore fait un gros match ! » Effet garanti. Expliquez ensuite la différence entre les Natal Sharks et les Sharks, glissez les mots Currie Cup et province pour que votre auditoire soit totalement conquis. Après ça, vous serez assuré de l’admiration de votre entourage. Vu la popularité grandissante du rugby en France, nul doute que vous serez raidement apprécié de tous.

Enfin pour terminer, nous allons réconcilier tout le monde. En Juin, le Top 14 et la H Cup (qu’on aime bien aussi, en vérité) auront bouclé leurs valises et vous vous retrouverez sevrés de ballon ovale. Deux possibilités s’offrent alors à vous : Premièrement, suivre l’Euro de football peut-être commenté par Christian Jeanpierre et son acolyte Lizarazu, ou diffusé sur une chaîne payante qatari. Ou autrement, vous rabattre sur le Super 15 et profitez tranquillement des phases finales pendant vos congés estivaux, une bière fraîche à la main et du spectacle plein les yeux. A vous de choisir…

S.K