Les franchises (1ère partie)

 Bon on ne va pas vous expliquer toutes les subtilités sur les provinces, les régions, fédérations, les changements de noms et de joueurs selon le championnat joué et autres bizarreries du rugby de l’Hémisphère Sud, ni même vous donner un pronostic mais simplement vous présenter les 15 franchises engagées dans cette saison 2012 du Super 15. Bon si vraiment ça vous intéresse, les franchises sont comme des sélections des meilleurs joueurs de la région qui hors-Super Rugby jouent dans des clubs qui se disputent le championnat local. Bref, Wikipedia vous expliquera ça mieux que nous. Pour la petite anecdote, depuis 2000 toutes les franchises ont abandonnés l’identifiant régional dans leur nom. Donc nous devrions dire les Blues et plus les Auckland Blues. Les Melbourne Rebels, derniers arrivés n’ont visiblement rien à carrer de ce changement et de ce fait, nous aussi ! 

D'ailleurs, on commence par les trois derniers de l'exercice précédent puis nous remonterons chaque jour le classement. J'ai donc nommé les Melbournes Rebels, les Lions et les Brumbies.

La franchise : Voici les petits derniers du Super Rugby (en termes d’ancienneté). Créée en 2010, l’équipe appartient à un groupe bancaire que nous ne citerons pas, et a connu sa première participation au Super Rugby l’an dernier. Le tout dans un stade lui aussi très récent, le AAMI Park à Melbourne, sorti de terre en 2010 et que les Rebels partagent avec plusieurs autres sports, dont le rugby à XIII, très populaire là-bas. L’objectif est donc de faire de Melbourne une place forte du rugby à XV, en y bâtissant une équipe solide avant de peut-être garnir l’étagère à trophées.

La saison passée : Pour une première, on aurait pu rêver mieux pour les Rebels. L’équipe créée de toutes pièces a logiquement glané la cuillère de bois (malgré les efforts des Lions) tout en établissant quelques records, et notamment une lourde défaite en match d’ouverture face au Waratahs. L’équipe de Melbourne a tout de même arraché 3 victoires (Hurricanes, Brumbies et Force) grâce notamment à la botte de l’ouvreur anglais Danny Cipriani, parti se refaire une santé dans l’hémisphère Sud, et à son capitaine, le toujours fringant Stirling Mortlock. A noter aussi la bonne saison de Nick Phipps , meilleur espoir et sélectionné pour la Coupe du Monde. Enfin pas encore de quoi créer un énorme engouement à Melbourne. Le seul avantage, c’est qu’il sera difficile de faire pire pour la saison à venir.

La saison à venir : Logiquement, l’équipe continue de se construire et force est de constater que cette année, les dirigeants ont mis les bouchées doubles. D’abord avec la nomination d’un nouveau coach Damien Hill. Puis très vite, le club a annoncé les signatures de James O’Connor et Kurtley Beale qui vont sensiblement renforcer l’équipe. Pour le reste, les Rebels s’appuieront sur quelques vieux briscards et joueurs revanchards pour cette saison. Sur le papier, la franchise de Melbourne a clairement les moyens pour éviter de finir à nouveau à la dernière place. De là à ambitionner les play-offs ? Peut-être un peu tôt, mais si la mayonnaise prend, pourquoi pas la 10^ème place ?

 

Le joueur à suivre : James O’Connor. Aux côtés de Kurtley Beale, il arrive avec le statut de star qui va remettre l’équipe sur de bons rails. Un rôle qu’il va falloir assumer du haut de ses 21 ans. Dans un championnat très offensif, les Rebels n’ont marqué que 30 essais la saison dernière et compteront évidemment sur lui pour changer ça. Mais à le voir jouer, on se dit qu’il en est capable. De plus, il est capable de prendre le jeu au pied, ce qui permettra de décharger et de libérer de temps en temps Cipriani.

La franchise : Encore une franchise assez jeune. En effet, les Lions sont réapparus en 2006 après la scission des Cats qui ont donc donné les Lions et les Cheetahs. L’équipe est basée à Johannesburg (plus grande ville d’Afrique du Sud) et occupe l’Ellis Park rénové pour la dernière Coupe du Monde de football. Sous le nom des Cats, la franchise va atteindre deux fois les demi-finales au début des années 2000. Mais depuis, les Lions ont bien du mal à se décoller du fond du classement, oscillant entre la dernière et l’avant-dernière place et sont actuellement sous la menace des Kings qui pourraient les remplacer en Super Rugby.

La saison passée : Vous l’avez compris, la réjouissance n’est pas vraiment de mise ces derniers temps chez les Lions. Pire, ils détiennent la plupart des pires records du Super Rugby (nombre de défaites consécutives, aucune victoire en une saison, maximum de points concédés). Et la dernière saison n’aura pas beaucoup rassurée les supporters. La franchise abandonne la dernière place aux Rebels, profitant de l’apport d’un certain Rory Kockott, désormais à Castres et d’un très bon Elton Jantjies. Malgré ça, les Lions finissent bons derniers de la conférence Sud-Africaine, loin derrière les Cheetahs. Les temps sont durs à Johannesburg malgré tout de même une victoire en Currie Cup.

La saison à venir : Alors que l’on parle de leur remplacement par les Southern Kings, les Lions leur ont infligé une belle défaite en match de préparation. Au point d’espérer une belle saison ? Cela semble compliqué d’autant plus qu’il faudra composer avec les départs de Kockott et Pretorius pour la France. Mais le paquet d’avants semble avoir présenté quelques garanties avec l’arrivée de Van der Linde, et il faudra surveiller l’éclosion d’Elton Jantjies à l’ouverture. Malheureusement, il sera compliqué pour les Lions de viser mieux qu’une 12^ème ou 13^ème place dans le meilleur des cas.

 

Le joueur à suivre : Elton Jantjies. 21 ans et déjà auréolé de quelques succès. Champion du monde junior avec l’Afrique du Sud en 2010, la nouvelle pépite des Lions a amené son équipe à la victoire en Currie Cup l’an dernier, s’offrant même le titre d’homme du match lors de la finale. Il sera l’élément clé de la réussite des Lions cette saison et l’on pourrait le retrouver très vite au plus haut niveau avec la sélection nationale. Probablement l’un des meilleurs joueurs sorti du centre de formation des Lions depuis bien longtemps.

La franchise : Anciennement connu sous le nom d’ACT Brumbies (pour Australian Capital Territory) l’équipe est depuis toujours basée à Canberra, la capitale de l’Australie donc. Pour ce qui est des Brumbies, il s’agirait d’une race de chevaux locaux. La franchise joue ces matchs à domicile au Canberra Stadium, largement ouvert à tous les vents. Si la dernière saison fut compliquée, l’équipe a connu des années fastes avec 2 titres sur 5 finales et 2 demi-finales perdues sous l’impulsion d’un certain George Gregan. Mais depuis 2005, les Brumbies semblent en perpétuelle régression et connaissent quelques problèmes financiers pour maintenir l’équipe à flots.

La saison passée : Avec seulement 2 saisons dans la deuxième partie de tableau sur 15 participations on s’attend à voir les Brumbies dans les hauteurs du classement. Mais depuis quelques années les problèmes s’enchainent et cette dernière saison sonna comme le paroxysme de cette spirale négative. Rapidement l’équipe commence à enchainer les défaites mais viennent pourtant à bout des Reds sur leur propre terrain. Grâce à Matt Giteau, l’équipe s’évite de trop lourdes défaites et réussi même quelques bons matchs sous l’impulsion de Fainifo et McCabe. Pas suffisant malheureusement et la franchise australienne termine la saison à la 13^ème place, le pire classement depuis la création.

La saison à venir : Difficile d’être très optimiste cette fois-ci. Minée par ses problèmes financiers, la franchise de Canberra s’est fait littéralement dépouiller. Elsom, Ashley-Cooper, Fainifo et Giteau, pour ne citer qu’eux, ont quitté le club qui a bien du mal à compenser ces 16 départs. Au rayon des arrivées, Ben Mowen devient par la même occasion le capitaine de l’équipe et tentera tant bien que mal de lui éviter une nouvelle déconvenue cette saison. Au vu des renforts arrivés chez les Rebels, les Brumbies risquent de prendre la dernière place des franchises australiennes, voire du Super 15. Dur quand l’on remportait le titre il y a moins de dix ans…

 

Le joueur à suivre : Stephen Moore. Un des rares à n’avoir pas encore quitté le navire à la dérive, le talonneur est un des tauliers des Brumbies depuis son arrivée en provenance des Reds. Nul doute qu’il faudra au moins toute l’expérience de l’international australien pour tenter de sauver la saison des joueurs de Canberra qui pourront tout de même compter sur un paquet d’avants plutôt solide. Malheureusement, le talonneur risque de rater le début de saison, embêté par une blessure à l’épaule et va manquer à ses partenaires. L’équipe s’appuiera également sur ses autres internationaux Ben Alexander et Pat McCabe pour s’en sortir.