Les franchises (4ème épisode)

On approche déjà de la fin. En effet nous arrivons aujourd'hui aux Sharks, Waratahs et Blues qui furent tous qualifiés pour les play-offs la saison passée. Les Blues s'étaient même frayés un chemin jusqu'en demi-finale. Parmi ces trois franchises à découvrir aujourd'hui, on pourrait donc peut-être trouver un des futurs finalistes, voir un gagnant d'après le pronostic d'un joueur contacté via Twitter. Réponse dès demain puisque c'est officiellement la reprise du championnat de Super Rugby. Reste plus qu'à trouver une télévision.

La franchise : Les Sharks (et leur logo affreux, il faut bien l’avouer) sont peut-être l’équipe de Super Rugby la plus connue en France, la faute aux Français passés là-bas (Thierry Lacroix) et aux joueurs évoluant en Top 14 qui ont un temps porté le maillot noir et blanc (Hernandez sans jouer, Linde, Sowerby, Steyn,…) Le club est basé à Durban en Afrique du Sud et joue ses matchs au Kings Park, drôle de bâtisse à quelques mètres du stade flambant neuf Moses Mabhida, construit pour la coupe du monde de football. Côté palmarès, nada. Enfin si, 3 finales et 3 demi-finales pour autant de défaites, auxquelles il faut rajouter six victoires en Currie Cup.

La saison passée : Si elle ne fut pas vraiment mauvaise, ce ne fut quand même pas la saison rêvée pour les Sharks. Après une saison sur courant alternatif, ils arrachent la dernière place qualificative pour les play-offs, en battant et de ce fait en dépassant au classement les Bulls, grâce à un drop de Frédéric Michalak. Mais les joueurs de Durban ont depuis longtemps abandonné la suprématie sud-africaine, surclassés par les Stormers (2^ème de la phase régulière). En quart de finale, les requins ont bien du mal à exister face aux Crusaders. Il faut tout de même souligner la bonne saison des internationaux du club, Pietersen et Bismarck Du Plessis en tête, et bien sûr la pépite made in Sharks, Patrick Lambie.

La saison à venir : Côté transferts, peu d’arrivées à Durban. En revanche, plusieurs joueurs de la franchise se sont envolés pour l’Europe, parmi lesquels John Smit, Swanepoel (Clermont puis Brive) et Potgieter venu à Bayonne pour faire souffler Boyet. Pas d’énormes pertes mais il faudra composer sans eux, et sans le pilier Mtawarira blessé pour quelques temps. Emmenés par les frères Du Plessis, la franchise de Durban va surtout s’appuyer sur une équipe jeune et sur sa charnière pour tenter d’aller chercher les play-offs. Suffisant ? On devrait avoir des éléments de réponse dès vendredi face aux Bulls, mais on voit plutôt les Sharks entre la 6^ème et la 9^ème place.

 

Le joueur à suivre : Patrick Lambie. Oui, encore un joueur des lignes arrières, mais c’était inévitable tant le jeune blondinet fut omniprésent l’an dernier. Principal artisan de la qualification (4^ème meilleur marqueur du championnat), il s’agit pour lui de confirmer cette saison. A seulement 21 ans, il est probablement une des futures stars du rugby mondial et sans son apport on imagine mal les Sharks dans les hauteurs du classement. Il ne lui reste plus qu’à régaler encore ses coéquipiers (et le public) de son jeu au pied.

La franchise: Le nom complet du club est New South Wales Waratahs, et se trouve souvent raccourci en Tahs. Bon forcément, la Nouvelle Galles du Sud ça ne vous dit pas nécessairement grand-chose, alors sachez que le club est en fait basé à Sidney, en Australie. Pour ce qui est de l’enceinte, le club partage le Sidney Football Stadium avec deux équipes de rugby à XIII et une de football. Autant dire qu’il y a du monde. Par contre niveau palmarès, c’est un peu désert. Souvent bien classé, la franchise australienne n’a encore pas remporté de trophée à l’heure actuelle. Et pourtant ce n’est pas faute d’essayer, avec cinq demi-finales sur les dix dernières années, dont deux ayant débouchées sur des finales perdues. L’ASM de l’hémisphère Sud en gros…

La saison passée : Comme souvent ces dernières années, les Tahs réalisent une bonne saison et battent même les futurs vainqueurs, les Reds lors de la 2^ème journée. Un bel exploit mais malheureusement les joueurs de Sidney ont du mal à enchainer, malgré Kurtley Beale qui aligne les points au pied. La franchise arrive tout de même à se qualifier pour les play-offs, emmenée par son contingent d’internationaux australiens. Mais malgré un nouvel essai de Tom Carter (meilleur marqueur du club avec 6 unités) l’équipe s’incline contre les Blues. Bien mais peut mieux faire. En tout cas, à défaut de gagner des titres, il semble y régner une bonne ambiance.

La saison à venir : Après 4 années consécutives en play-offs, les Tahs auront évidemment pour ambition de faire au moins aussi bien. A l’intersaison, Kurtley Beale et Luke Burgess ont quitté la franchise, et il faudra également composer sans Lachie Turner, blessé jusqu’à la fin de la saison. Pourtant l’équipe présente encore de bons arguments pour truster les premières places. Le huit de devant semble très solide (malgré les blessures de Vickerman et Elsom) et Adam Ashley-Cooper, aperçu au mondial, devrait pouvoir tenir la comparaison avec Beale. Les seules interrogations sont finalement Sarel Pretorius qui devra remplacer Burgess et les ailes où le coach devra faire appel à plusieurs jeunes. Globalement l’équipe est assez homogène, sans réelle faille, ce qui peut laisser espérer une belle saison si elle arrive à gérer les temps faibles (les nombreuses blessures).

 

Le joueur à suivre : Je l’expliquai plus haut, les avants vont jouer un rôle prépondérant dans la réussite ou non de la franchise cette saison. Mais pour concrétiser tout ce travail, il va falloir que les arrières prennent leurs responsabilités. Déjà bon l’an dernier, Berrick Barnes va devoir peser encore plus sur le jeu des Tahs pour les amener en finale, et à titre personnel, prouver qu’il a largement les capacités pour prendre la place de Quade Cooper en équipe nationale.

La franchise : Comme son nom ne l’indique plus, la franchise est basée en Nouvelle-Zélande dans la ville d’Auckland, la plus peuplée du pays. Pour les matchs à domicile, ils se jouent à l’Eden Park, celui-là même où les Blacks ont remporté la Coupe du Monde il y a quelques mois (désolé pour le mauvais souvenir). Autant dire que les Blues vont pouvoir profiter d’installations flambant neuves. Pour ce qui est du palmarès, 3 titres en Super Rugby pour 4 finales disputées. Le dernier trophée remonte à 2003 et depuis pas grand-chose à se mettre sous la dent.  Pour terminer la touche historique, Auckland fut le club de Sean Fitzpatrick, les Blues celui de McAlister mais aussi du plus célèbre des piliers français, j’ai nommé Christian Califano. Entre autres.

La saison passée : Après plusieurs années en demi-teinte simplement égayées par une demi-finale en 2007, l’équipe d’Auckland souhaite redresser la barre et cela commence dès la 1^ère journée par une victoire sur les Crusaders. Au fil des matchs, Brett et McAlister enfilent les points et les Blues les victoires. A l’issue de la 12^ème journée, seuls les Sharks ont réussi à faire plier les joueurs de l’Eden Park. Puis arrivent la défaite face aux Reds et la machine s’enraille. La saison régulière se termine à la 4^ème place et les Blues obtiennent un accessit pour les phases finales. Ils iront jusqu’aux demies où ils s’inclineront face au futur vainqueur.

La saison à venir : Clairement, les Blues souhaitent poursuivre sur la lancée de la saison précédente. Ma’a Nonu et Piri Weepu, récents champions du monde, sont venus rejoindre les copains Woodcock, Mealamu, Ali Williams et Kaino. De quoi espérer une bonne cuvée avec pas moins de huit champions du monde dans les rangs. Dommage que McAlister soit parti pour le Stade Toulousain, il aurait pu former une paire très intéressante avec Nonu et faire souffler de temps en temps le numéro 10 Munro.

D’ailleurs vous voulez un petit scoop ? Luke Mc Alister en fait ses favoris (bon d’accord, pas totalement impartial sur le coup).

 

 

Le joueur à suivre : Ma’a Nonu. Pas très original, mais le néo-zélandais fut tellement impressionnant lors de la dernière Coupe du Monde. Si les Blues étaient déjà solides devant, ils se sont équipés d’une belle arme de destruction massive derrière qui pourrait leur faire énormément de bien (dans le jeu, hein !).