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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
2 avril 2012

L'Aviron chavire...

Ne nous mentons pas plus longtemps, il est avéré que le supporter toulousain est décrit comme nombriliste, égocentrique et tout un tas d’autres gros mots relatifs à son amour exclusif pour son équipe. Bon d’accord, on aime bien notre Stade et il peut nous arriver parfois (rarement) de dénigrer quelque peu les autres clubs qui acceptent gentiment de faire figuration dans le championnat dont l’issue est pourtant courue d’avance. Oui mais nous avons aussi un peu de sensibilité, d’amour et de compassion. Nous sommes même capables de nous émouvoir devant le sort parfois cruel qui frappe le rugby moderne. Pour vous prouver tout cela, j’ai eu envie d’écrire un rapide billet pour vous parler d’un club pour lequel j’ai une certaine affection, ou du moins une pensée émue en les voyant se faire hara-kiri un peu plus chaque semaine.

A peu de choses près, voilà le genre de titres que l’on devrait voir pulluler très bientôt dans nos quotidiens ou hebdomadaires favoris : l’Aviron rame, l’Aviron c’est pas gai, l’AB coule ou encore les Jambons de Bayonne. Le plus dur étant encore de pronostiquer quel journal osera franchir le pas en premier. Mais le problème n’est pas vraiment là, il est plutôt à chercher dans la signification de ces jeux de mots plus ou moins adroits. Surprenant d’inventivité depuis le début de cette saison 2011/2012, l’Aviron Bayonnais creuse un peu plus chaque semaine et à défaut de trouver de l’eau, il s’approche à grands pas de la Pro D2, rajoutant de temps en temps quelques pincées de remue-ménage extra-sportif à des prestations rugbystiques régulièrement indigentes.

Pour comprendre la situation, un rapide résumé de cette saison cauchemar : Alain Afflelou arrive dans l’organigramme du club, y ramène Bernard Laporte qui prévoit tout de même de recruter Byron Kelleher ! Heureusement, l’Aviron comprend rapidement la supercherie et se débrouille pour renvoyer le représentant Madrange vers la capitale. Il fallait du culot quand même pour se pointer à Bayonne après ça ! Bref, la saison ne commence pas vraiment sous les meilleurs hospices. Le bordel en coulisses se répercute forcément sur le terrain, et quelques semaines après le grand frère, un autre Lièvremont est mis à la porte. Jacques Delmas n’ayant pas encore rendu son appartement en Catalogne, Afflelou consulte la liste des entraineurs disponibles fournie par Pôle Emploi. Le nom d’Elissalde lui dit vaguement quelque chose, et il embauche donc Jean-Pierre, père de. Le problème c’est que JPE est encore dans une phase de déprime post-Mondial. Il s’éclatait à Auckland, et certains disent qu’il aurait passé des supers soirées avec le XV de la Rose. Alors quand il s’est agit de rentrer en France, Jean-Pierre a eu le cafard. Résultat, il traîne son spleen en survêtement du lundi au dimanche, se rase occasionnellement quand un rayon de soleil vient le réveiller avant 15h et accepte finalement ce job « pour remplir le frigo ». Comme dirait l’autre, la mayonnaise ne prend pas, les joueurs ont du mal à s’impliquer dans le projet de jeu de Papi Prozac, et malgré le soutien du fiston, JPE est débarqué avant même d’avoir défait toutes ses valises, remplacé au pied levé par Didier Faugeron. Depuis, le club basque alterne le pas bon et le moins mauvais  priant Sainte Rita, avocate des causes désespérées, pour s’en sortir.

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Oui mais voilà, pour être tout à fait honnête, je trouverai dommage que les Ciel et Blanc compostent leur billet à destination de la deuxième division. Cet avis est totalement subjectif et n’engage que moi, mais puisque vous êtes encore en train de lire cet article, je vais tenter d’argumenter un peu mon propos.

Avant tout, en tant que supporter toulousain (on y revient) nous (au pluriel mes paroles auront plus d’impact) ne voudrions pas voir Cédric Heymans, ancien chouchou d’Ernest Wallon, en Pro D2. Pour services rendus, et parce que nous l’avons tant chéris lorsqu’il portait nos couleurs, nous aimerions le voir encore une saison sur les prés de l’élite. Cela implique donc le maintien de son club actuel, l’Aviron Bayonnais en Top 14. Pour cela, il faudra donc laisser la place à une autre équipe, comme par exemple Brive, où Cédric fit d’ailleurs ses premiers pas. D’ailleurs, on ne voudrait pas mettre en place une théorie du complot, mais on espère tout de même qu’Heymans ne participe pas au naufrage de l’AB pour sauver le CAB ! Puis, toujours d’un point de vue toulousain, le maintien de l’Aviron éviterait à René Bouscatel de s’arracher les cheveux en se disant qu’il aurait pu rapatrier Huget-PS (vanne sur la géolocalisation) à moitié prix  en cas de relégation. De façon générale, l’Aviron Bayonnais possède quand même un bel effectif qu’il serait dommage d’éparpiller aux quatre coins de l’Hexagone en cas de descente. Parce qu’honnêtement, qui se souciera de ne plus voir Caminati et Mignardi sur les pelouses du Top 14 ?

Mais élargissons un peu nos horizons et recadrons le sujet. En premier lieu, c’est au Pays Basque que ce drame risque de faire le plus de bruit. Oui car dans le 64, le rugby professionnel n’est pas vraiment à la fête, et si Bayonne se sauve c’est peut-être le voisin biarrot qui en fera les frais. Les hommes de Blanco ne sont pas non plus dans une situation très enviable et malgré Dimitri Sauveur Yachvili, les résidents d’Aguilera pourraient connaître les affres de la relégation puisqu’il semble plus ou moins acquis que Sébastien Chabal terminera sa carrière en Pro D2 dans les rangs du LOU, et qu’il ne reste donc plus qu’une place à prendre dans l’ascenseur. Voir Blanco dans les gradins d’Oyonnax ou de Carcassonne, ça serait quand même drôle non ?

Enfin, pas tout à fait car si l’un des deux clubs basques devait descendre, ce serait la fin du fameux derby, si cher à Lucien Harinordoquy, incarnation ultime du combat entre le prolétariat rampant des bas-fonds de Bayonne et la haute société embourgeoisée de la station balnéaire de Biarritz, et par la même occasion, la fin (momentanée) d’une longue histoire. D’ailleurs c’est aussi ce qui nous chagrine dans cette éventuelle descente. Le club de la Nive a une tradition et fait partie des quelques institutions du rugby que l’on esquinte parfois, dont on médit même de temps en temps mais que l’on souhaite secrètement voir encore dans l’élite. Une légende raconte même que l’on aurait croisé les doigts l’an dernier pour que le Stade Français ne soit pas relégué… D’accord, l’USAP, l’UBB et Brive ont aussi une histoire, mais c’est mon article donc je raconte bien ce que je veux !

Enfin, je vais revenir si vous le voulez bien sur le cas JPE, évoqué quelques lignes plus haut (oui cet article a un semblant de ligne directrice). Si l’Aviron Bayonnais se maintient on pourra toujours dire que c’est un peu grâce à lui, qu’il a apporté sa pierre à l’édifice comme le dit l’expression consacrée. Et si ça peut lui redonner le sourire, on signe immédiatement ! Didier Faugeron récoltera ensuite les quelques lauriers de gloire restants, puis laissera sa place à un nouveau duo. Bon par contre, on cherche encore pour trouver un peu de mérite à Rokocoko…

Bon vous l’aurez compris, ce billet n’avait que pour simple objectif d’afficher ma préférence au moment des phases finales du bas (copyright Ugo Mola) et ne sauvera malheureusement pas l’Aviron. A moins qu’à la lecture de ces lignes, un certain Serge B. ému aux larmes ne décide de faire quelque chose. Ah et j’oubliais : Bayonne c’est quand même Pottoka, la mascotte ! C’est autre chose qu’une vache corrézienne !

 

S.K

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