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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
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19 mai 2012

Yachvili contre les monstres à crête

yachmonstre

En ce moment et jusqu’au 27 Mai de cette année se tient à Cannes le fameux festival du Cinéma, évènement planétaire. Mais plus qu’un attroupement de célébrités, il est parfois l’occasion de mettre en lumière quelques productions méconnues et qui méritent que l’on y jette un coup d’œil. Si l’exigeant jury n’a pas toujours les mêmes goûts que le grand public, ce festival peut lancer des carrières en montrant aux yeux du monde des talents ignorés. Cette année, un des éléments de la sélection officielle a d’ailleurs particulièrement retenu notre attention et nous avons voulu en savoir plus. Yachvili contre les monstres à crête nous promettait du rugby, de l’action, du suspense, des larmes, de la joie, du sexe anal, et un casting Erasmus. Alors forcément, après la déception Invictus, nous voulions savoir ce que nous réservait ce nouveau film sur l’Ovalie, production à gros budget d’après nos premières informations. Keposport s’est donc attelé à visionner tout ça un vendredi soir et vous en livre une analyse façon Allociné. Enfin, un match un vendredi soir, on aurait quand même du se douter de quelque chose…

Synopsis :

Attention, ce qui suit révèle des éléments de l’intrigue.

Mettons les choses au clair immédiatement, même si l’affiche peut laisser croire le contraire, on est beaucoup plus proche du film d’auteur français que du blockbuster américain. Peu de suspense et de rebondissements au menu donc, et pour les scènes d’action, ils les ont probablement oublié au montage.

L’histoire se déroule donc dans une contrée lointaine et hostile nommée le Stoop. Et comme dans tout film d’auteur qui se respecte, au début, il pleut. Les trente acteurs de ce film choral font alors leur entrée sous la direction du machiavélique Wayne Barnes que l’on retrouve après son rôle polémique dans Leinster, mon amour ; salué par la critique pour son côté dérangeant mais boudé par le public français. Si les monstres à crête assurent la caution épouvante du titre (il faut d’ailleurs saluer l’équipe costumes et maquillage) c’est surtout un homme qui va s’opposer au héros, et qui n’est pas sans rappeler Daniel Craig. Même nationalité, même intensité dans le regard d’un bleu glacial et une précision millimétré dans les tirs à faire pâlir de jalousie l’agent 007. Dès lors, c’est un duel sans merci que vont se livrer les deux opposants, laissant à leurs partenaires respectifs les seconds rôles. Ils se rendent coup pour coup et le spectateur se prend vite à attendre chaque pénalité ou drop avec impatience. On rit de bon cœur devant les acrobaties de Damien Traille et l’on s’attendrit en apercevant la bouille d’Alexis Palisson, qui surprend pourtant son monde dans ce film.

Et sans s’en rendre trop compte, on arrive finalement à l’entracte alors que le duel fait rage et tourne à l’avantage des gentils biarrots. Pour la seconde partie, les réalisateurs apportent du sang neuf pour éviter à leur film de s’essouffler mais ils n’y gagneront qu’un peu de dispersion supplémentaire. Dans une confusion certaine, les deux hommes continuent leur affrontement  et rien ne semble pouvoir les séparer. Mais c’est sans compter sur la maestria de Dimitri qui dans le final va tour à tour donner l’avantage aux siens puis commettre une charmante vilénie pour leur permettre de rester en tête. Une happy end donc pour ce film qui se termine dans une ébauche d’émotions et de sentiments et laisse la porte ouverte à une suite européenne.

La critique :

Vous l’aurez compris en lisant cette description, ce film souffre d’un scénario cruellement pauvre, pas minimaliste mais simplement faible et qui dessert totalement le rendu final. On pourrait évidemment mettre en cause les réalisateurs français de ce faux péplum mais il ne faut pas oublier les producteurs anglo-saxons pour le coup, qui ont tenu à ce que l’on tourne exclusivement Outre-manche et ont imposé quelques choix bien peu judicieux au casting, pour permettre une diffusion au Royaume Uni (on pense notamment à W.Barnes).

Cependant, tout n’est pas à jeter dans cette production, et il faut saluer le toujours juste Dimitri Yachvili qui dans un rôle d’autiste sourd-muet à la Ryan Gosling dans Drive est excellent d’efficacité et de sobriété. Il sauve clairement ce film du naufrage. Pour le reste, on notera la prestation de Jonny Wilkinson, sorte de Charlotte Rampling au masculin, qui donne parfaitement la réplique au principal protagoniste et tire son épingle du jeu dans ce marasme. Son interview avec une pointe d’accent dans les bonus DVD ajoute clairement un atout charme bienvenu. La sortie en direct-to-video aurait d’ailleurs été plus appropriée à ce film. On apprécie aussi Carl Hayman qui est également crédité au générique, et a tenté d’apporter son jeu à l’américaine fait d’effets spéciaux et de cascades, mais la production souhaitait lui offrir un rôle à contre-emploi et l’a écarté pour la suite du projet. Dommage la scène d’action avec Ngwenya avait réveillé quelques spectateurs. On a cependant apprécié le joli clin d’œil averti avec le caméo de Sylvain Marconnet, star des années 1990-2000 pour ses rôles un peu cochons.

Bref vous l’aurez compris, on est loin du chef d’œuvre cinématographique malgré les belles promesses entrevues. Les producteurs ont promis une suite et peut-être une adaptation irlandaise avec Jonathan Sexton et Leo Cullen. Honnêtement, on est pas certains de vouloir assister à ça.

Les nominations :

Si les 1h20 de cette production ont eu du mal à nous enthousiasmer et qu’on est au final bien loin du festival de cannes, le film a pourtant raflé toutes les nominations de la part du jury. Un vrai plébiscite auquel personne ne s’attendait vraiment :

  • La finale d’Amlin Cup : Palme du match au suspense insoutenable et à l'intérêt digne d'un film d'auteur français. 
  • Dimitri Yachvili : Prix du meilleur acteur dans le rôle du prophète meilleur que Charlton Heston.
  • Jonny Wilkinson : Prix du meilleur acteur dans un second rôle dans Tant que je serai dans le milieu, tu ne seras toujours que le deuxième meilleur buteur.
  • Sylvain Marconnet : Prix d’interprétation dans un rôle dramatique pour son rôle de la jeune jouvencelle en larmes et toute émoustillée.
  • Alexis Palisson : Prix du meilleur espoir masculin qu’on croyait un peu tendre mais qui en fait est un gros dur vachement méchant.
  • Laurent Belet : Prix spécial du jury de la meilleure bande-son voix off pour son commentaire Hyène Bolcho.
  • Patrice Lagisquet : Prix spécial du jury de la meilleure musique avec Je suis venu te dire que je m’en vais.
  • Le RC Toulon : Prix de la meilleure création de costumes pour Les monstres à crête.

 

SK

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Commentaires
S
Avec Yachvili dans les rôles titres. Les biarrots disent le bon, alors que les Toulonnais l'appellent la pute et le truand.
D
A la mi-temps, France4 a envoyé une bande-annonce de sa soirée western-spaghetti de dimanche, c'était lié ?
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