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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
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3 janvier 2012

Le bilan de Bayonne

2011 2012 top14

L’an dernier, le Top 14 a connu la dernière journée de la phase aller, et à la veille de Noël nous étions donc à mi-championnat. Une saison particulière s’il en est et ce dès le début. En effet, la compétition reprenait alors que nous étions en pleine Coupe du Monde de Rugby provoquant le courroux de nombreux acteurs du rugby français (oui, surtout Guy Novès). 13 journées plus tard, les choses sont plus ou moins revenues dans l’ordre et tout le monde s’est attelé à dresser le bilan de tout ce bazar. Fort d’un évènement singulier mais somme toute amusant, je n’échapperai pas à la règle et je vais faire pour vous le point sur le championnat de France. Mais en retard, pour marquer notre différence.

Bon vous l’aurez compris, je vais vous raconter un peu ma vie, ou en tout cas une partie, un épisode qui m’a amené à concevoir cet article. La chose se passe au lendemain des fêtes de Noël, au confluent de l’Adour et de la Nive, dans la sous-préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Bayonne pour ceux qui ont abandonné la géographie depuis quelques temps. Alors, je précise de suite que je n’y ai pas rencontré un des pensionnaires de Jean Dauger, ni même d’Aguilera, au détour d’une ruelle. Il faut dire que la cité basque était drôlement déserte en cette période, mais ce n’est pas le sujet. Je disais donc, que je me trouvais là-bas, ayant quitté ma Ville Rose quelques jours pour un peu de détente au Pays Basque. Il faut dire que Sione Lauaki a vraiment l’air (trop) détendu depuis son arrivée à l’Aviron, de quoi faire envie.

Après une journée bien remplie, nous nous arrêtons donc dans un restaurant sur les bords de la Nive (où semblent se situer tous les restaurants de la ville d’ailleurs) afin de se ravitailler en espérant déguster un jambon du coin (on n’échappe pas au cliché). L’établissement est assez sympathique, tout comme le serveur qui se permet même quelques boutades. Les Bayonnais sont des mecs cools. Enfin ça, c’était jusqu’à la fin du repas. Alors que nous nous apprêtons à régler, je me prépare à affronter le froid polaire qui règne à l’extérieur, en m’équipant notamment d’un bonnet surmonté d’un discret écusson du Stade Toulousain. Pas assez visiblement puisque l’employé du restaurant le remarque et me jette un regard mêlant l’incompréhension et la compassion. Il a des choses à me dire.

« C’est pas du tout cuit cette année ! » me lance t-il.
Je m’empresse de lui répondre, un brin provocateur. «  On est quand même mieux embarqué que les Bayonnais. »

Il est apparemment ravi d’avoir trouvé à qui parler ovale, et s’apprête donc à me faire le bilan sur le championnat, de son point de vue. Et commence avec l’équipe locale :

« C’est vrai que c’est pas tiptop. L’an dernier, ils finissent 7ème avec Rémy Martin dans l’équipe ! Et là, ça ramène la grosse armada, les Philips et Rokocoko et ils sont pas foutus d’aligner deux matchs corrects. Faut dire que ça a été un peu le bordel à la direction. Enfin, c’est toujours mieux que les voisins. »

« C’est un peu surprenant de les retrouver là les Biarrots. »

« C’est catastrophique oui. Moi, je devrais pas le dire trop fort, mais je supporte le B.O. C’est à en pleurer cette année. Et c’est pas la Coupe du Monde ou quoi. Non le vrai problème, c’est qu’il y a quelques vieux, et à un moment donné il faut qu’ils laissent la place. » me répond-t-il. Il reprend son souffle, mais semble vouloir préciser sa pensée.

« Bon enfin Thion, il faut qu’il dégage ! Il avance plus. J’étais à Aguilera l’autre jour, on croirait un vieux venu en thalasso à Biarritz et qui s’est paumé sur le terrain. En tout cas, on a intérêt à gagner contre Toulon sinon c’est signé, on finit en Pro D2. Mais attention à Toulon cette année ! »

Nous y voilà donc. L’explication de sa première remarque.

« Ils sont costauds, je les vois pas trop mal pour le Brennus. L’an dernier, c’était un peu la foire mais là ils ont l’air plus sérieux. Puis, ils n’ont pas de Coupe d’ Europe à jouer. Enfin à part le challenge, le truc c’est une blague. Non, ils m’ont l’air en forme, méfiez vous les Toulousains ! »

« On vient de les battre. Moi c’est plutôt Clermont qui m’inquiète cette saison. »

Il me regarde d’un air amusé, ayant visiblement déjà une réponse à mon interrogation.

« Ca commence à sentir un peu le pneu cramé leur affaire, non ? (Je pense secrètement qu’il n’a pas encore digéré le 41-0 infligé par les Auvergnats à son équipe.) Ils jouent sur deux tableaux, font de supers matchs et s’écroulent. Toujours la même histoire. Ce qui pourrait les aider, c’est de sortir vite fait de cette H Cup. »

Le cliché classique sur les Clermontois, splendides perdants, est encore solide. Il faut dire qu’après un début de saison en trombe, les coéquipiers de Parra marquent le pas.

« C’est un peu comme Castres. Ils font une saison régulière plus que correct, battent plusieurs gros puis se vautrent sur la fin. Ils sont trop tendres encore. Puis bon, à part enquiller les pénalités, ça propose pas beaucoup de jeu. Heureusement qu’ils ont leur demi de mêlée. Et derrière t’as Teulet et leur 10, je sais plus comment il s’appelle (Pierre Bernard, ndlr). »

Il jette un coup d’œil à la salle, avant de se tourner à nouveau vers nous.

« En tout cas les Toulousains, va falloir s’accrocher cette saison. Bon je suis vraiment désolé mais faut que je m’y remette. »

Il nous souhaite une bonne soirée et reprend son service. Et oui, nous n’étions pas les seuls clients ce soir là. Puis qu’il reste quelques clubs du Top 14 que nous n’avons pas évoqué, je vais continuer sans lui.

D’abord les finalistes de l’an passé, Montpellier que l’on attendait pour une confirmation. Et bien c’est râpé, du moins en début de saison. Les Héraultais se sont bien rattrapés par la suite, et remontent aux premières loges, juste derrière les deux clubs parisiens. Si on attendait les Racingmen, la relative bonne forme du Stade Français par contre est une petite surprise. Et tout ça sans Kelleher qui peut ainsi profiter pleinement de la vie dans la capitale. Devant eux, on trouve encore plus surprenant puisque Agen est dans le train des play-offs notamment grâce à la botte de Barnard. Dommage, la saison suivante s’annonce plus compliquée avec le départ annoncé du duo d’entraineurs.

Bon et derrière ? Et bien, Biarritz a de la concurrence. Dans le genre ancienne gloire en chute libre, on trouve les Catalans de l’USAP eux aussi plutôt mal embarqués et à la lutte avec les deux promus, Bordeaux-Bègles et Lyon, que l’on retrouve logiquement dans les profondeurs du classement. Ils pourront cependant peut-être profiter de la méforme surprise d’un des clubs précédemment cité pour sauver leur tête dans l’élite et éviter l’aller-retour direct. Et pour compléter le gruppetto et pas loin non plus de la zone rouge, Brive qui stagne et n’enthousiasme pas vraiment.

Voici en tout cas un rapide bilan de ce début de saison, et place maintenant aux matchs retour, agrémentés du traditionnel tournoi des VI Nations, moment préféré de l’année d’un certain Guy. A suivre bien sûr sur Keposport.

 

S.K, journaliste d’investigation.

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