Association des Sports Anonymes

18 janvier 2012

Tome I

Chez Keposport, même si nous parlons très régulièrement de rugby, nous avons vocation à traiter l’actualité sportive dans sa globalité. De ce fait, nous parlons de temps en temps sur le blog, de football, de tennis, de rugby à XIII voire même de rallye-raid. Mais nous avons fait récemment une constatation. Il existe des sports moins populaires, et dont les pratiquants évoluent dans l’anonymat le plus total. Après avoir premièrement évoqué les Timbersports au détour d’une chronique télé, nous avons souhaité réagir. Désireux de réparer ce préjudice, nous avons mené une véritable investigation aux quatre coins du Net et en fin limiers que nous sommes, nous vous rapportons maintenant les résultats de nos enquêtes. Voici donc une première fournée de sports trop peu connus :

Le Sepak Takraw (par F.M) :

Vous aussi vous vous demandez qu'est-ce que ce sport avec un nom aussi barbare ? Et bien après de longues heures de recherches et d'investigations (bon, je suis allé sur Wikipédia...), le Sepak Takraw qui signifie littéralement « donner un coup de pied dans un ballon » est un des sports nationaux Thailandais, au même titre que la boxe. Rien que ça.

Le principe est simple. Un terrain de la taille de celui de badminton, un ballon de 15cm de diamètre, un filet en hauteur et une souplesse digne de gymnaste suffisent. Il oppose deux équipes de 3 joueurs, 2 ailiers les apit kiri et apit kanan et un serveur, dont le nom fera plaisir à la communauté toulousaine qui nous lit : le tekong. Rien que pour ça, ça donne envie de voir un extrait, que voici.

On remarquera que quelque soit le sport dont on parle, il suffit de mettre une musique de gros métalleux bourrin en fond pour que tout prenne une tournure plus dramatique. Ah ils sont forts ces américains Thailandais. Ce sport se joue aussi en Indonésie, en Malaisie ou au Laos, à l'autre bout de la Terre donc, et si vous savez situer 2 de ces quatre pays sur une carte sans Google, vous gagnez mon respect. C'est pourquoi ce sport est très peu connu dans nos pays occidentaux. En témoigne le site de la Fédération Française de Sepak Takraw, dont la dernière mise à jour remonte au 15 août 2010....

Il faut aussi souligner la qualité athlétique assez incroyable des joueurs, capables de faire le grand-écart sans souci (alors que d'autres seraient déjà aux urgences) tout en s'envoyant en l'air et en jouant avec la balle. Comme quoi les réalisateurs de porno n'ont rien inventé.

Le premier qui envoie une photo dans l'une de ces deux positions gagne une photo dédicacée de l'équipe Keposport.

Le Curling (par F.M) :

Le curling allie compétition et élégance...

Le curling, vous savez peut-être ce que c'est. On redécouvre avec émerveillement ce sport tous les 4 ans, pendant les JO d'hiver et qu'on ne dort pas à 3h du mat' (oui les fans de curling sont insomniaques). On n'en parle pas en France parce qu'il faut dire que les équipes ne se bousculent pas au portillon... Et puis en plus il faut balayer, et depuis quand un homme balaye pour faire du sport ? Et depuis quand un homme balaye ?

Le principe est simple : sur une patinoire, il faut faire glisser une boule de granit vers une cible que l'on appelle « maison » avec l'aide des balais qui donnent la force et la direction de la boule. Après c'est le même principe que la pétanque, sans le cochonnet, ni le pastis.

Ce qui rend ce sport particulier, c'est son esprit. Les joueurs sont attachés au respect de la règle et de l'adversaire, aucune tentative de déstabilisation n'est faite, et si c'est le cas de manière involontaire, le joueur incriminé est le premier à s'excuser. Comme Thibault Privat ou Sylvain Marconnet en fait.

Dans le même esprit que le Sepak Takraw, voici une vidéo pour vous donner une idée. Comme quoi les musiques vous font voir les choses de différentes manières. A noter à 0:19 le nom particulièrement imprononçable de notre ami finlandais et la superbe caméra embarqué à la fin, on s'y croirait ! Les curleurs ont le sens du spectacle !

Evidemment, ce sport est dominé par les pays nordiques (Canada, Suède, Finlande etc.), étant les seuls à avoir la météo qui correspond au principe de jeu. Les clubs de Curling en France ne sont pas nombreux, on notera quand même un club à St Pierre et Miquelon et 3 en PACA, preuve qu'ils sont fadas ces marseillais !

La Lucha Libre (par S.K) :

Littéralement, la lutte libre. Bon vous l’aurez compris, cela ressemble quand même au catch américain que l’on aperçoit désormais sur la télévision numérique. Mais la Lucha vient du Mexique, et semble plus traditionnelle, plus pure, plus technique et fortement ancrée dans la culture locale. Ici, pas d’ancien Marines, de blond peroxydé, de scénarios aussi crédibles qu’un porno de Clara Morgane ou encore d’objets de toutes sortes à se fracasser sur la tronche. Non la Lucha Libre, c’est des masques et du combat, point barre.
Enfin c’est presque aussi simple. Dans ce sport, le masque revêt une importance toute particulière et symbolise en quelques sortes l’honneur du combattant. Chacun arbore le sien, souvent lié à son surnom de lutteur. Se faire arracher son masque est souvent synonyme de fin de carrière pour le malheureux perdant. A cet effet, des matchs de haute importance sont parfois organisés, où les participants mettent justement en jeu leur fameux masque. Et pour ceux qui n’en ont pas ? Et bien, la sentence est capillaire puisque le perdant se voit raser le crâne.
Pour ce qui est des règles, rien de plus facile, il suffit d’être plus fort que son adversaire. Pour cela, soit le maintenir au sol pendant trois secondes (l’arbitre faisant foi) soit l’obliger à abandonner. Et pour réussir ça, on le balance, on lui file des coups de coude, des coups de genoux, quelques manchettes, et des sauts de l’ange qui se terminent sur son sternum. A noter que la Lucha Libre est généralement plus aérienne que son cousin américain, et cela notamment grâce aux carrures plus athlétiques des lutteurs mexicains comparées à certains catcheurs. En tout cas, Keposport est déjà conquis puisque nous en avons fait notre bannière. Pour vous en faire une idée plus précise, on vous conseille le documentaire vidéo (qui commence à dater c’est vrai) de François Rachenbach, visible en intégralité sur le site de partage de vidéos. Et sur un ton plus humoristique, vous avez le film Nacho Libre (Super Nacho en français) avec Jack Black qui retranscrit assez bien l’importance que revêt ce sport au Mexique et/ou l’excellente série de bandes-dessinées Lucha Libre.

Le Knokkers (par S.K) :

Bon jusqu’ici nous avons évoqué des sports méconnus, mais dont nous avons pour la plupart entendu parler au moins une fois. Mais alors le Knokkers ? A moins de se livrer à une grande interprétation subjective de l’étymologie de ce mot, il vous sera d’ailleurs difficile de deviner à quoi peut bien ressembler ce sport.

Pour faire simple, imaginez que lors de la préparation d’une sortie entre potes, vous n’arriviez pas à vous mettre d’accord sur l’activité de la soirée. Certains veulent simplement aller faire un billard, les autres préfèreraient une partie de bowling (on ne compte pas les malins qui vont répondre : Oh, moi ça m’est égal, comme vous voulez.). Deux solutions s’offrent donc à vous. Soit régler le problème de façon courtoise et diplomate, autant dire une utopie. Ou bien, s’essayer au Knokkers qui devrait certainement contenter tout le monde.

Pour mieux comprendre, prenez une table de billard américain et la machine de Chérie j’ai rétréci les gosses que vous réglez sur la position Agrandissement. Vous obtenez une surface de 10 mètres par 5 et des boules équivalentes à celles de bowling. Pour le reste ? Et bien la queue c’est vous. C'est-à-dire que vous ne tapez pas dans la boule blanche avec un tronc d’arbre, mais vous la lancez plutôt vers les autres boules de couleurs (numérotées de 1 à 15) avec votre main habile, exactement comme au bowling. Ensuite, il s’agit d’empocher les boules de votre série avant votre adversaire puis de régler le sort de la boule noire, soit les règles classiques du billard américain. L’idée vient tout droit des USA et semble encore en cours de développement. Il faudra donc attendra quelques instants avant de s’y adonner en France, à moins de vous découvrir des talents de bricoleur.

Et la craie bleue, on la met où du coup ?

Le hockey subaquatique (par MLF) :

Je vous entends déjà tous houspiller à la lecture de ces quelques mots « Du hockey dans l’eau, mais vous êtes fou ? ». Eh bien je vous répondrai par un simple « Et pourquoi pas ? ». En effet, ce sport méconnu est, vous ne me croirez certainement pas, assez développé en France. D’ailleurs, nous sommes une des nations phares de ce sport, ayant remporté plusieurs trophées européens et mondiaux.

Alors, en quelques mots, le hockey subaquatique, qu’est-ce que c’est ? C’est tout simplement le même principe que le hockey sur glace, mais dans l’eau ! Facile n’est-ce pas ? Il oppose deux équipes de 6 joueurs, plus 4 remplaçants. Le principe est de marquer un but en poussant un palet dans une cage grâce à une crosse spéciale. Les joueurs doivent porter un masque, un tuba, et un protège dent (lopettes !). Ce jeu se fait exclusivement en apnée !

Il y a des arbitres, également en apnée dans la piscine, des arbitres de chaises qui comptent le temps et le score et des arbitres en dehors de la piscine. Ils peuvent envoyer un joueur fautif en prison pour des durées de 2 à 5 minutes, ou définitivement, un peu comme le handball. A noter que l’équipe de France a été 5 fois sacrée championne d’Europe, dont la dernière fois en 2009, et 2 fois championne du monde (1998 et 2008).

Cependant, c’est un sport assez rugueux où les blessures peuvent être d’une gravité importante. Il n’y en a presque jamais heureusement, mais lorsqu’il y a blessure, elle est presque toujours très grave. En effet, cela peut aller de coupures aux genoux, coudes où mains, aux ampoules au niveau des pieds et tout ça sans parler des hématomes causés par le palet ou une crosse peu amicale ! (des lopettes, je vous l’avais bien dit). Ah, et pour l’anecdote, nos voisins d’outre-manche ont dénommé ce sport l’Octopush, allez savoir pourquoi. De toutes façons, comme dirait Obélix, ils sont fous ses rosbifs (un peu actualisé, je l’avoue).