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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
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28 février 2012

Lo rugbi : beuchigue et castagne

occ

Adieu tot lo mond ! Salut tout le monde !

Aujourd'hui, en passionné et amoureux du rugby, j'aimerais vous faire découvrir (peut-être) à vous, lectrices et lecteurs, l'occitan, cette langue que vous appelez très certainement patois.

Alors tous les gens qui suivent un minimum le rugby et/ou qui vivent dans la moitié sud du pays (comprenez en dessous de Bordeaux, et encore je suis large) ont tous entendu des mots ou expressions sans savoir de quoi il en retournait.

Uèi, vos dirài tot ! Aujourd'hui, je vous dirai tout !

Mais je vous entends déjà dire, « l'occitan, kézako ? ». Je vous répondrai simplement que l'occitan était la langue parlée majoritairement dans le sud de la France avant l'implantation du français, et que cette langue est toujours parlée aujourd'hui. Vous connaissez peut-être le Gascon ? Le patois ? Le provençal ? La « langue que parle mamie dès fois même que j'y comprends pas grand chose » ?

Au passage, kézako vient de Qu'es aquò ! Vous voyez que vous connaissez déjà quelques mots !

E ben tot aquò es l'occitan ! Et bien tout ça c'est de l'occitan !

Qui ne s'est jamais régalé de voir des drôles faire un « rubi » sur le pré ? Eh bien sachez que dròlles en occitan veut dire « enfants » et que « rubi » n'est ni plus ni moins la prononciation occitane du mot rugby. Voilà d'autres exemples :

  • « Boulègue ! » crie la petite vieille au fond de la salle des fêtes pendant le loto du foot du village. Bolegar en occitan veut dire « bouger, secouer ». Encapat ? Compris ? C'est qu'il faut donner de la voix pour gagner un bon de réduction de 20 euros chez le boucher !

  • Dimanche après-midi, sur le bord du terrain on entend un spectateur s'écrier « Il vaut pas tripète celui-là ! », expression typiquement occitane !

  • Et que dire du mois de mai ? Mois de la finale du Top14, où un club se bat avec Toulouse (le plus souvent) pour aller chercher le « plantchot » ! Mais planchòt signifie bien « petite planche » alias le bout de bois, maltraité chaque année par le vainqueur.

Et ceux-ci ne sont qu'un très maigre aperçu des expressions que l'on entend chaque jour !

Alors oui, je vous voit déjà dire « Ouais mais ça c'est un truc de vieux ! ». Je vois bien que vous avez encore l'image des anciens braillant sur l'arbitre, s'astiquant à la bière et au rouge avant d'aller tchaper un bon cassoulet ! Ah oui, tchaper vient de chapar qui signifie... ben manger, plan segur/bien sûr !

Mais avouez quand même que sans toutes ces expressions, le rugby perdrait un peu de sa saveur et de son âme. Imaginez un match sans une part d'Occitanie dedans ? C'est techniquement possible, mais c'est comme regarder une série américaine en français : on comprend mais c'est quand même vachement mieux en VO. Et l'occitan c'est la VO du rugby. Je ne vous donne aujourd'hui que quelques sous-titres.

Pour appuyer ma démonstration, voici quelques figures incontournables du rugby et qui utilisent allègrement notre si belle langue. Le plus grand, Roger Couderc qui s'exclamait « Allez les petits ! » que tout le monde connaît, s'exclamait aussi « allez les pitchous ! » et devinez ce que veut dire pichon (prononcer [pitchou]) en occitan ? Citons aussi Daniel Herrero, le poète, celui qui te ferait presque pleurer lorsque qu'il te parle d'amour et de fraternité. Je terminerai en citant Pierre Salviac et sa fameuse cabane qui tombe (trop de fois) sur le chien... Ah non, ça c'est juste de la connerie, autant pour moi.

Je ne m'avance pas trop en disant qu'on assiste aujourd'hui à un rugby de plus en plus bling-bling de par la professionnalisation, bla bla... Je ne vais pas m'étendre là dessus parce que ça serait trop long et surtout que j'ai une flemme internationale. Traitez moi d'escapat (échappé), ça m'est égal !

Je suis de ceux qui pensent qu'on ne peut pas parler de rugby sans un minimum de vocabulaire approprié et un tout petit peu de connaissance sur sa culture. Alors appelez la « occitan », « patois » ou la « langue des vieux », mais sachez que sans elle, le rubi ne serait pas ce qu'il est (du moins en France, en ce qui concerne les rosbifs, je vous en parlerai peut-être une autre fois, si vous êtes sages)

Il ne faut pas oublier que le rugby en France, c'est une affaire de clocher, de village, d'hommes qui s'affrontent pour l'honneur. On parle encore aujourd'hui des terrrrrrrribles derbys entre Landais et Basques, entre Toulousains et Ariégeois etc. où l'on entendait quasiment pas un mot français ! C'est cet esprit que l'on perd, tout comme la langue occitane, MA langue, NOTRE langue finalement. Quel régal d'aller voir jouer l'équipe du village et finalement être si loin des préoccupations du résultat... Ce qu'on veut, c'est un rugby où l'on se respecte en se mettant des coups de casques et qu'à la fin on aille boire un coup Chez Ginette, tous ensemble.

Cessez de vouloir faire un rugby aseptisé car il n'a pas été inventé pour ça. Laissons lui ses (Laurent) travers, laissons lui sa langue, laissons lui son âme.

(Je vise avec ces deux dernières phrases un prix Nobel de littérature)

Adishatz !


F.M.

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