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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
10 octobre 2012

Le doublé? Pas cette année!

« Je l’aurai un jour, je l’aurai ! » Sans militer pour une quelconque compagnie d’assurance, c’est à peu de choses près la phrase que se répètent les supporters toulousains à chaque printemps avec force et conviction. Certains observateurs extérieurs y verront une crédulité indéfectible, alors que pour d’autres il s’agit plutôt du paroxysme d’une méthode Coué exacerbée. Et pourtant avec un brin d’objectivité, il faut avouer que les espoirs des partisans rouge et noir sont assez légitimes chaque année et qu’un jour, ils l’auront leur doublé ! D’ailleurs, après la victoire d’hier face à une équipe de Toulon venue « à la toulousaine », on est en droit d’y croire. Oui mais chez Keposport, tout toulousain que nous sommes, nous savons que ça ne sera encore pas pour cette année. Mais n’étant pas journalistes, nous ne pouvons nous permettre de balancer ce pavé dans la Garonne sans l’accompagner d’arguments solides. Voici donc le résultat de longues investigations pour vous apporter quelques bonnes raisons pour lesquelles le Stade Toulousain ne fera (encore) pas le doublé cette saison.

Tout d’abord, avant de rentrer dans les vérités qui fâchent, c’est une question de logistique. Le Stade Toulousain, c’est 19 titres de champion de France et 4 coupes d’Europe. Aussi, pour éviter de se retrouver avec un maillot façon voie lactée que n’aurait pas renié le Stade Français, le club a décidé de ne représenter sur sa liquette que les titres de champion d’Europe et encore, pas toujours très habilement. Alors imaginez si chaque année il fallait repenser la disposition de ces décorations !  Les designers sont déjà bien assez occupés à tenter de sortir 3 maillots vendables (si  vous possédez une carte Gold et un goût prononcé pour les t-shirts blancs barrés d’un morceau de chatterton.)

Tout le monde vous le dira, le rugby a changé et le Stade Toulousain en même temps. L’expression « la balle à l’aile, la vie est belle » a été officiellement remplacée par « tu joues à l’aile, tu te les pèles »  et toutes les équipes s’appuient désormais sur une paire de centres format Panzer, capable de perforer n’importe quelle défense. Preuve en est, la reconversion de Rougerie qui ayant senti le vent tourné a préféré descendre d’un cran pour éviter de se choper des engelures sur son aile. Et s’il y a quelques années le Stade pouvait se targuer de posséder l’une des meilleures paires d’Europe, force est de constater que l’équation a quelque peu changé. Première mauvaise nouvelle, Florian Fritz, candidat de tout un peuple, idole des jeunes, semble sous méthadone depuis le début de la saison. Plus une seule bagarre, et pire, on l’aurait aperçu tentant de calmer les débats lors d’une échauffourée ! Manquerait plus qu’il fasse des passes ! Yannick Jauzion quant à lui aurait été retrouvé remontant la rocade toulousaine à contresens dans sa 309, et Guy Novès songerait de plus en plus à l’abandonner sur une aire d’autoroute. Reste donc le pauvre Kifickou, qui tout petit et vaillant qu’il soit aura bien du mal à tenir l’équipe à bout de bras toute la saison. Pour résumer, sur un des points clés du rugby moderne, le Stade Toulousain est encore en chantier.

Alors vous me direz, il reste toujours la possibilité de faire reculer Luke The Magnificent McAlister. Oui c’est vrai, le néo-zélandais s’est plus que bien adapté au jeu toulousain et tant au pied qu’à la main, il régale à (presque) chacune de ses sorties. D’ailleurs le bouclier, c’est à lui qu’on le doit cette année. Meneur de jeu, perforateur de défense, organisateur au pied, épilé intégralement et gérant de buvette, il est capable de tout faire à tel point que Stallone songerait à lui offrir un rôle dans Expendables 3. Oui mais méfions nous de la jurisprudence Kelleher. Un jour Luke va jouer à l’envers. Et il n’y aura plus d’espoir…

Autre risque dont il faudra se méfier, c’est cette fameuse malédiction des talonneurs. La saison passée, le club rouge et noir a connu une véritable hécatombe à ce poste, ou du moins une avalanche de blessures. Alors cette année, le Stade a pris les devants en rappelant Virgile Lacombe. Tant mieux puisqu’avec Tolofua, il est déjà le dernier talon disponible… Bon enfin si c’était juste pour organiser le retour sur le terrain de William Servat en grandes pompes, c’était quand même pas la peine ! Enfin à ce rythme là, Ovalion devrait bientôt obtenir sa licence de joueur et pousser en première ligne. Difficile donc de rêver à un doublé, malgré tout le respect que nous avons pour la mascotte.

A courir plusieurs lièvres à la fois, on risque de n’en attraper aucun (Guy Novès, 2008). En amateur de chasse, le coach toulousain sait bien de quoi il parle et s’il veut s’offrir un bon civet à la fin de l’exercice, mieux vaut se focaliser sur un objectif. Justement cette saison, le lièvre toulousain a le teint carotte et le trèfle derrière l’oreille. L’an dernier, après que les Clermontois aient à leur tour connu la fameuse sodomie arbitrale, le Leinster s’en est allé récupérer sa 3ème Coupe en claquant au passage une bise amicale à leurs sparring-partners du jour, l’Ulster. Leurs sauteries entre rouquins, en quoi cela concerne le Stade Toulousain me direz vous ? Tout simplement parce que dès cette année les coéquipiers de Sexton pourraient égaler le palmarès européen des Rouge et Noir. Autant dire que les protégés de Guy n’auront pas beaucoup de mal à se motiver en H Cup cette saison. Quitte à laisser de côté le championnat…

Si l’on évoque William Servat, c’est justement l’un des éléments clés du problème. Les coachs, responsables des maux toulousains. Non pas que l’on veuille les comparer à leurs prédécesseurs ou remettre en cause leur expertise, mais Jean-Ba et William sur le bord de touche, c’est deux joueurs en moins sur le papier, et pour être honnête, deux de nos idoles chez Keposport. Alors autant dire qu’on a du mal à s’imaginer le doublé sans eux. Bon pour faire simple, enlevez Superman et Batman de la Ligue des Justiciers… Ah ben oui, c’est la grosse merde ! Et c’est pas Green Lantern qui nous tirera d’affaire !

Et enfin, et nous aurions pu commencer par ça pour vous éviter toute cette lecture, le dernier et le plus implacable des arguments : Guy Novès qui est lui, prophète en son pays. Et depuis des années, inlassablement il le répète à qui ose lui demander : Le doublé est impossible ! Frisant la paranoïa chronique, le coach toulousain se serait même fait tatouer cette maxime sur les omoplates, selon nos sources. Pourtant, la légende raconte que lors de l’hiver 1996, alors que les boys-band faisaient encore recette et que l’on achetait leur CD 2 titres pour 30 Francs, une équipe vêtue de rouge et noir dominait le rugby et s’apprêtait à le faire savoir à l’Europe entière (ou presque). Après être venu à bout de ces alcooliques de Gallois, le Stade triompha face à ces alcooliques de Corréziens, sous la direction d’un certain Guy N. Et qui s’appelorio Doublé ! Oui mais Guy, Guitou, Mr Guy, Coach, Maître, Beau-papa, ou quelque soit le surnom dont on l’affuble, n’en démord pas et sait très bien que les légendes sont faites pour mettre des étoiles dans les yeux des gamins et vendre des maillots. D’ailleurs quand on l’énerve trop avec ces questions, il en finit par balancer des gros mots comme doublons ou Vergallo. Alors cette année, on a fini par se laisser convaincre car jusque là, il s’est rarement trompé.


Bref vous l’aurez compris, ce n’est pas encore cette année que l’on contredira la loi de Novès selon laquelle toute équipe de rugby à XV engagée dans deux (vraies) compétitions différentes ne peut en remporter qu’une dans le meilleur des cas. Exception faite de Clermont...

S.K.

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