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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
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Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
28 janvier 2013

Parlez-vous Novès?

La scène se passe, il y a presque dix ans, à Toulouse déjà. La totalité de ce qui deviendra plus tard l’équipe de rédaction de Keposport se retrouve réunie dans une même pièce, derrière ce bureau en stratifié imitation ronce de noyer. Face à nous, une dame sur laquelle quarante années d’un même métier ont laissé des traces indélébiles, affiche une mine alternant entre le dépit et la pitié au fur et à mesure que ses yeux se posent sur les documents étalés devant elle. “Qu’est ce que vous allez bien pouvoir faire?” La phrase est lachée, rententit et résonne dans cette pièce si petite qui nous parait si grande. Entre les voies bouchées et les voies de bouchers, notre conseillère d’orientation ne nous prévoit pas un avenir radieux.
“L’Université? Vous pourrez toujours toucher des allocations... C’est déjà ça.” Nos regards se croisent, nos yeux s’illuminent et brillent comme ils le feront quelques jours plus tard, un 24 Mai 2003. Le Stade Toulousain remporte son deuxième succès en Coupe d’Europe, l’équipe sur le papier est magnifique, sur le terrain elle est sensationnelle et tout le monde est ravi. Tout le monde? Non pas Guy Novès, alors manager général de l’équipe pourtant victorieuse. La mine est sombre, renfrognée, et l’on se demande pourquoi. Notre avenir est tracé. Quelques années plus tard, nous nous inscrivons finalement à l’Université, dans un cursus unique dans le monde: Une licence langue étrangère spécialité Guy Novès. Nous y apprenons à ne pas sourire en toutes circonstances, à détester tout et tout le monde, y développons une sacro-sainte terreur pour toute chose commençant par doubl- et on y touche même des allocations. Le plan rêvé. Mais pour faire mentir notre conseillère d’orientation, il nous fallait bien trouver un jour une utilité à ces études. Et bien en exclusivité aujourd’hui, nous avons mis à profit nos connaissances acquises pour vous apporter une traduction rare des propos de Guy Novès (nos annotations apparaitront entre parenthèses):


"Tout le monde a vu qu'on laisse près de 25 points en route: un essai refusé après pas mal de temps de réflexion (essai non valable, mais on reconnait là les talents d’orateur de Guy, qui d’entrée tape sur un britannique pour se mettre son auditoire dans la poche), 17 points au pied avec des pénalités toutes à notre portée (comprenez: Beauxis et McAlister sont les heureux gagnants d’un forfait 200 heures “taper des pénalités”). C'est la première fois que je vois autant de manque de réussite de notre part dans ce secteur-là. On rit un petit peu jaune. Le destin (Lionel Beauxis, ce fieffé salopard) avait estimé qu'il ne fallait pas que le Stade toulousain aille en quarts de finale cette année (sachant que le Stade Toulousain est quand même en quarts de finale, démonstration de l’intérêt grandissant pour la Amlin Cup). Ce que je retiens surtout, c'est que vous avez vu le vrai visage du Stade toulousain, même dans la défaite, une équipe qui s'est donné les moyens de marquer 30 points mais qui par manque de réussite (deuxième utilisation de l’expression manque de réussite, autant dire que les joueurs vont en comprendre la signification très vite à l’entrainement) n'en a marqué que cinq. Les Anglais en avaient douze à mettre, ils en ont mis neuf et le sort (Gary Botha, ce vil traitre) a choisi le vainqueur. Techniquement (rires) il n'y a pas grand chose à retenir, si ce n'est notre engagement individuel (Louis Picamoles), beaucoup de duels gagnés (Louis Picamoles), notre mêlée qui a quand même pesé même si elle a été pénalisée, des ballons portés qui ont été mis en échec chez l'adversaire, des chandelles tapées au cordeau (et on termine en démontrant que quand même, on a réussi quelque chose au pied, du grand art lyrique!) qui ont mis l'adversaire en difficulté".


Guy Novès (Manager de Toulouse) : « On est satisfaits de la victoire. On a eu l'impression que ce serait très facile car on fait un début de match fantastique (On a aligné trois temps de jeu sans perdre le ballon) mais on s'est rendu compte très vite que Biarritz était venu avec des intentions (Beauxis et Jauzion étaient titulaires). On s'est retrouvés dans la situation que nous avions prévue (parce que c’est ce qui arrive tous les weekends). Les garçons se sont accrochés jusqu'au bout malgré la fatigue (ces deux jours de récupération en moins par rapport à l’adversaire). C'est une victoire acquise avec beaucoup de difficultés face à un très bon adversaire (figure de style visant à garder une circonférence constamment conséquente de la tête d’Imanol). Nous sommes seconds mais c'est totalement anecdotique (improbable) à ce stade de la saison même si c'est toujours mieux que d'être septième (variante toulousaine du célèbre: vaut mieux être premier que dernier)».

La rédaction Keposport

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