A vous les studios!

A la rédaction de Képosport, on n’hésite pas à balancer, critiquer, se moquer, dézinguer, commenter (dès fois) sur un peu tout ce qui nous chante. Et tout ça de manière la plus subjective qui soit. Mais d’où vient cette passion, cette envie d’aller chercher la petite bête ? Et bien pour ma part, étant davantage calé rugbystiquement, elle vient de certains grands commentateurs. Grand pas forcément par le talent, mais aussi (et souvent) par la connerie et l’incompétence.
Je vous propose un petit voyage à travers le temps, de Roger Couderc à Fabien Galthié en passant par Pierre Salviac et Thierry Lacroix, retour sur ceux qui vont vibrer le rugby. Tour d’horizon.

C’est indéniable, depuis que le rugby est retransmit et raconté à la télé ou à la radio, les commentateurs ont pris une toute nouvelle dimension. Et s’il en est un qui restera à jamais dans la mémoire collective, s’il ne doit qu’en rester un, ce sera celui là : le grand Roger Couderc.
Sa phrase mythique ? « Allez les petits ! » résonnant comme un cri de guerre à travers son micro, lui qui a fait découvrir à la France entière tout ce que le rugby a de plus humain et de poétique (si si, j’y reviendrai très vite). Ses commentaires étaient à la fois enflammés et un tout p’tit peu partisans (comme nous, de là à dire que nous sommes de petits Roger Couderc…), et les gens coupaient même le son de la télévision pour l’écouter à la radio. Chose que l’on reproduira quelques années plus tard, mais là aussi j’y reviendrai.
L’image que tout le monde retiendra c’est lorsque que Monsieur Jean-Pierre Rives alias « Casque d’or » offrira son maillot couvert de sang à Monsieur Couderc lors de son dernier match international, ce dernier refusant de le laver car ce maillot transpire ce que le rugby est (j’vous l’avais dit qu’il y avait de la poésie !). Alors humblement je souhaiterais vous dire une chose Mr Couderc : Merci !

Puis est advenu ce qu’il devait arriver. Trouver un remplaçant pour le monument Couderc. Et c’est là qu’intervient un certain Pierre Salviac aka Pierrot le Fou. Une pluie d’inepties à n’en plus pouvoir, et des expressions devenues mythiques : « La cabane est tombée sur le chien, mais le chien n’est pas mort ! » ou encore « La balle à l’aile, la vie est belle ! ». Ce qui n’est pas assez souligné à propos de Salviac, c’est ça voix insupportable, surtout quand le jeu s’enflammait et que sa voix part dans les aigus… C’en était trop. Des commentaires trop partisans pour une chaîne publique et pour un sport devenant de plus en plus populaire, une voix déraillée, des connaissances affligeantes sur le rugby… Heureusement qu’il y en avait d’autres pour relever le niveau…

Et là, je me dois de mentionner une de mes idoles, une personne avec qui on a rit, pleuré, qu’on a imité et qui fait partie à jamais des mes délires étant plus jeune. THE Thierry Lacroix ! La première chose à laquelle on pense c’est à sa voix rocailleuse qui résonné dans le salon. Cette voix si typique qui sent que l’on n’a pas affaire au guignol du coin (un certain P.S.). Ancien joueur de l’équipe de France, Thierry Lacroix avait ce grand avantage à l’antenne qui est de pouvoir expliquer les règles du rugby (qui sont souvent tordues) d’une manière si simple que même ma mère comprenait. C’est vous dire…
Un épisode que je retiendrais de lui serait lors d’un des derniers matches qu’il commentera sur France 2, le fameux quart de finale de coupe du monde contre les All Blacks. La passe de Traille pour Michalak (je me passe de commentaire sur l’un ou sur l’autre, vous remarquerez…) est en vérité en avant, ce qui n’est pas évident à vitesse réelle mais bel et bien visible au ralenti. Ralenti sur lequel on peut entendre un superbe « Popopop, on a rien vu ! » de ce cher Thierry, visiblement encore tout émoustillé  de l’essai de la victoire de Jauzion. Le reste c’est de l’histoire comme on dit… . Les plus anciens ont eu Roger Couderc, moi j’ai eu Thierry Lacroix. Et vous m’en voyez ravi.

Alors chers lecteurs/lectrices amateurs de rugby, je vous entends déjà crier au scandale : « Un paragraphe sur cette bille de Salviac, mais pas une ligne sur Herrero ! »
Ne vous méprenez pas, je ne l’ai pas oublié, je veux simplement lui réserver un encart spécial. Daniel Herrero, le poète ultime du rugby, qui vous arrache les larmes quand il parle de son sport si merveilleux. Vous vous souvenez quand j’expliquais ce principe de couper le son de la télé pendant un match et d’allumer la radio pour les commentaires ? C’est très exactement ce que tout bon amateur de la balle ovale a déjà fait une fois dans sa vie. On allume France 2, on coupe la voix de Salviac et on se délecte des commentaires d’Herrero. Car celui là quand il parle, on vit avec lui, on est sur le terrain avec les joueurs. Il a ce don de pouvoir transmettre sa passion d’une manière tellement incroyable que même Ribery comprendrait le principe du hors-jeu sur coup de pied à suivre de l’arrière récupérant un ballon perdu sur chistera du 9 adverse.
Je ne compte plus les fou-rires que je me suis payé à l’écouter, et c’est bien dommage que l’homme au bandeau rouge ne soit plus aussi présent aujourd’hui. Le Toulonnais (oui, personne n’est parfait) et fervent supporter du XV du Coq est et restera un monument à part entière du Rrrrrugby. Je ne peux que vous conseiller ses livres ou ses vidéos bourrées d’humour et de vérités. Alors à vous aussi Monsieur Daniel, un grand merci !

Avant de conclure ce sujet, je me dois pour être complet de mentionner les commentateurs actuels… Les Matthieu Lartot ou Fabien Galthié, les « experts » de Canal ou autres… Pas un pour rattraper l’autre. Mais le moment viendra ou l’on pourra décortiquer et constater ce que ces gens-là laisseront au panthéon télévisuel… j’ai bien peur que ce ne soit pas grand-chose, walou, que dalle, rien…

Tout de même, faisons un petit effort pour Fabien Galthié. Non pas qu’il le mérite, mais s’il fut un très bon joueur, c’est aujourd’hui un très bon entraîneur en devenir mais surtout l’homme au 36 casquettes. Ce type là est consultant pour nombre de chaînes de télé et de radios. La plus visible étant France 2… Ah le service public ! C’est chouette d’être pistonné n’est-ce pas Fabien ? Même si on peut comprendre que ça soit difficile d’être neutre sur un match, il faut quand même pas pleurer à la télévision… Oups, Monsieur Galthié est déjà multirécidiviste de la larmichette en direct. Puis n’allez pas me dire que ces commentaires éclairent le spectateur un peu perdu ou nous fait vibrer la fibre patriotique… Moi je suis davantage touché par le slogan Cochonou du Tour de France à la limite, le sauciflard, le bob, le pastis et les copains. C’est ça la France nondidjou ! Mais je m’égare… Si je dois vous donner un conseil Fabien, il y a bien assez de chômage en France, c’est pas la peine d’avoir 4 jobs différents…

Alors messieurs de la télévision, pour ne pas que tout ceci ressemble de plus en plus aux pousse-citrouilles qui parasitent la télé, faites en sorte que les gens qui sont censés faire passer le message rugbystique le fasse proprement et dans l’esprit qu’il mérite, surtout à quelques encablures de la Coupe Du Monde. N’allez pas nous faire un syndrome Christian Jeanpierre s’il vous plaît… (je suis poli quand même !)

A bon entendeur,

F.M., pour Képosport

Comments

[Doc]

Beauxis, Swarzeski,Wisniewski, Millo-Chluski...Le mythe du plombier polonais revisité? Mouais...en tout cas ce sont les responsables du flocage qui s'arrachent les cheveux...

[S.K.]

Bien bel article jeune pigiste. Et encore tu ne parles que du rugby, parce que des bras cassés, y'en a une belle tripotée que ce soit dans le foot, le tennis ou le reste.
Mais la voix qui l'accompagne est aussi au moins importante que l'évènement sportif lui-même.
En tout cas des commentateurs, j'en ai entendu des très bons hier à Montaudran...