Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
Newsletter
Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
29 août 2011

C'est à la fin du bal

Que l’on paye les musiciens. Belle expression, n’est-il pas ?  A vrai dire, j’ai pu l’entendre récemment lors d’une discussion avec un ami (rugbyman, on se refait pas) avec qui je parlais de tout et de rien. J’ai relevé et noté la rareté de cet adage, qui a pourtant tendance à prendre tout son sens par les temps qui courent. Puis de fil en aiguille, rebondissant sur l’actualité sportive, je me suis dit qu’il serait bon d’en faire profiter les lecteurs de KS, dans un monde du sport qui a semble t-il oublié la signification de ces paroles.

J’ai donc gardé dans un coin de ma tête ces quelques mots, surtout que les titres d’articles tout fait, c’est une vraie aubaine. Puis il y a quelques jours, lancé à une allure modeste dans mon automobile pour un voyage en solitaire, je me laissais distraire par une émission sportive diffusée sur une radio d’origine monégasque, animée par un ancien pilier. J’imagine qu’à ce point, aucune précision supplémentaire n’est nécessaire. L’animateur en question, interviewait par téléphone le malheureux Sylvain Marconnet, évincé de la liste de Lièvremont, au même titre que Thomas Domingo. Enfin au même titre, mais évidemment pas pour les mêmes raisons. Alors attention, avant d’aller plus loin dans cet article, je tiens à préciser que je n’ai aucune affection particulière pour Marconnet, que je gratifie d’un beau 7 sur l’échelle Traille-Parra, mesure de référence pour graduer la détestation que l’on porte à un joueur.  Aucune affection donc, mais après les faits, une certaine compassion. Ce genre de sentiment, qui nous donne envie de poser la main sur l’épaule du malheureux, en soupirant tout comme lui, tentant d’exprimer un vague : Désolé pour toi mon vieux. Parce que je ne le connais pas personnellement, qu’il est trop grand, et voudra certainement me gifler après l’attribution de son 7, je n’ai pas pu poser ma main sur la carcasse du vieux biarrot, mais toutes mes pensées allaient vers lui en ce court instant. Ensuite j’ai dû me concentrer à nouveau sur la route, puisque ceux qui ont suivi se rappellent que j’étais au volant à ce moment là.

Loin de moi l’idée de justifier la présence du pilier dans la liste de ML, mais plutôt le titre de mon article. Je m’explique : F.M pourra vous le confirmer, je n’ai jamais été un fervent défenseur, ni même un partisan de Marconnet, et selon mon propre avis que je n’argumenterai pas ici, il n’aurait déjà pas du figurer dans les 32. Mais son départ en cette fin de mois d’août, à deux semaines de la Coupe du Monde, me fait légèrement tiquer. Et le principe aurait été le même si Poux avait connu le sort du biarrot, même si en bon toulousain, j’aurais certainement tiqué encore plus fort.  Le bonhomme est convié à la fête, travaille les chorégraphies, essaye les costumes, invite toute sa famille pour assister à la parade, et patatra… Blessure ? Non, réduction sauvage du groupe dans une logique domenechienne. Ni une, ni deux, ce cher Sylvain se voit renvoyer dans le Pays Basque, alors qu’il vient de rater toutes les férias pour pouvoir préparer la Coupe du Monde, sa Coupe du Monde qu’il tenait enfin. Fritz se marre, parce que lui au moins le 15 Août, il pouvait rentrer tranquillement de Dax, et prendre part au début de saison ce weekend. Voilà donc où le bas blesse. Marconnet se voit remercier avant la fin du bal, sans toucher un rond. Que l’on appelle des Domingo, des Barcella ou même des Rougerie, sans offrir l’assurance de les embarquer du fait de leur indisponibilité probable ou possible, cela se comprend. Mais mobiliser un garçon sain, lui faire miroiter une dernière grande compétition et le larguer juste avant… La pilule peut être difficile à avaler pour le pilier à qui il doit rester un goût amer de l’expérience Lièvremont.

Mais lorsqu’il s’agit de désillusion prématurée, l’actuel sélectionneur n’est pas en reste. Encore une fois, je précise n’avoir aucune affection particulière pour cette personne qui rapidement mais surement a su grappiller des points pour atteindre un très beau score sur l’échelle Traille-Parra, pas loin des 8,4. Le personnage n’est certainement pas le plus apprécié du paysage rugbystique français mais il y a quelques jours lui est arrivée une situation que l’on ne souhaite à personne. La rumeur enfle, s’amplifie et quelques temps après l’information est relayé par tous les sites d’actualité sportive. Dans un style très footballistique, dont le rugby a tendance à se rapprocher de plus en plus dans sa manière de fonctionner, la Fédération Française de Rugby décide de nommer, deux mois avant sa prise de fonction, le futur sélectionneur de l’Equipe de France, Philippe Saint André, actuel manager de Toulon. Et, ça ne vous aura pas échappé, alors même qu’une compétition très importante (la plus importante ?) reste à disputer d’ici là. A quoi bon ?

Bien évidemment, les communiqués et déclarations vont fleurir, expliquant tous, avec plus ou moins de crédibilité que cet évènement n’affecte en rien la préparation de l’équipe, le sélectionneur et que tout cela était savamment orchestré. Parlant de bal et de musiciens, je me dois de réagir. N’aurait-on pas de nouveau payé le musicien avant la fin du bal ? Est-ce savamment orchestré, royalement mené, que d’annoncer au sélectionneur en place que quelque soit son résultat, de toute façon il prendra la porte ? Pourtant encore une fois, j’étais un des premiers à demander le départ de Marc Lièvremont. Mais pas de cette façon, tant pour l’homme que pour l’équipe qu’il va devoir diriger avec dans un coin de sa tête son départ déjà fixé. Mais attention, à trop se footballiser, il ne faudra pas s’étonner le jour ou ML viendra, tel un Domenech, réclamer des indemnités de départ.

Bien sûr, il est simple de taper sur le sélectionneur et sa fédération en leur reprochant d’agir et de réagir avant l’échéance. Mais finalement, nous sommes les premiers à le faire. Qui n’a pas encore lu un article d’un « expert rugby » exprimant ses doutes sur l’équipe de France pour la septième Coupe du Monde à venir ? Mettant en avant le manque de schéma de jeu, argumentant contre la sélection de l’un, reprochant la non-sélection de l’autre ou tout simplement donnant son avis sans réel fondement ? C’est évident, des interrogations entourent les bleus à l’orée de cet évènement, mais quelques espoirs subsistent  alors pourquoi ne pas garder nos quelques réserves et patienter jusqu’au 10 Septembre. Puis ensuite nous (nous) paierons les musiciens le 1er ou le 23 Octobre à la fin du bal. En croisant les doigts pour que le rugby ne devienne pas un football joué à la main, où l’on paye grassement les musiciens, avant même qu’il s n’aient fait sonner la moindre note, simplement pour pouvoir coller leur nom en lettres grasses en tête d’affiche.

Avant un soulèvement de boucliers, il faut comprendre que cette belle expression fait ici l’objet de nombreuses interprétations libres, de tout vient à point à la peau de l’ours, en passant par la récolte de ce que l’on sème. L’important dans le journalisme, ce ne sont pas les mots…

 

S.K, défenseur de l’opprimé.

Publicité
Commentaires
P
Ton raisonnement se tient, il peut effectivement y avoir un grand pas (voire un fossé) entre une annonce officielle et les sentiments réels de l'annonceur...<br /> Et en revanche je suis entièrement d'accord avec toi concernant le dangereux rapprochement foot-rugby dans son fonctionnement et sa mentalité !<br /> En tous cas la découverte de ce blog est une très bonne surprise ! ;-)
S
Bon on est déjà d'accord sur un point! Ensuite pour la demande d'indemnités, il ne s'agissait en fait que d'hyperboliser la chose et d'insister sur le fait que le rugby (et pas seulement la FFR) a tendance à prendre au football ce qu'il a de plus horripilant. La professionnalisation parait-il...<br /> <br /> Ensuite, tu as entièrement raison, ML avait déjà déclaré vouloir quitter l'EdF après cette échéance. Mais entre la déclaration d'un mec, et l'officialisation de son départ par sa fédération en lui trouvant un remplaçant, il y a une différence qui me gêne un peu. N'a t-on jamais vu un joueur/entraineur annoncer son départ, puis revenir sur sa décision après une bonne saison/compétition, souhaitant prolonger encore un peu l'aventure? Là, son remplacement est acté,preuve forte que la décision ne lui appartient de toute façon pas.<br /> <br /> Bien sûr, la FFR ne veut pas être prise de court, et s'active déjà. Mais pourquoi donc ne pas faire ça en coulisses, dans l'ombre, et annoncer la nomination après la compétition. Et comment la situation va t-elle être vécue par les joueurs? Inconsciemment, vont-ils avoir envie de se défoncer pour un mec qui dans deux mois ne sera plus leur sélectionneur?<br /> <br /> Voilà comment je voyais les choses, mais je dois t'avouer qu'évidemment c'est le départ de Marconnet qui m'a le plus embêté. Ainsi que les critiques sur l'EdF.<br /> <br /> Ravi en tout cas d'avoir un avis.
P
...uniquement sur le 1er sujet, à savoir l'éviction de Sylvain Marconnet.<br /> Concernant la nomination de St André 2 avant la coupe du Monde, ça ne me choque pas dnas la mesure où, contrairement à ce qui est dit dans l'article (ou plutôt ce qui n'est pas dit...), Marc Lievremont a déjà déclaré à de nombreuses reprises qu'il ne souhaitait pas de nouveau mandat à la tête du XV de France, quel que soit le résultat à la prochaine coupe du Monde...<br /> Il n'y a donc pas de risque de demande d'indemnité puisqu'il n'y a pas de licenciement mais simplement une fin de contrat le 30 novembre, ni de déconcentration puisque la situation est connue depuis de nombreux mois...
Publicité
Toute l'actualité sportive revisitée par l'équipe Keposport
Publicité